REPORTAGE - François Hollande devient le septième président de la Ve République...
De notre envoyé spécial à l'Elysée
Un hélicoptère de la télévision survole le 8e arrondissement. Il est 9h57, la cour de l’Elysée s'anime. «Il arrive, même pas en retard», ironise un journaliste. Les gardes républicains présentent leur arme. François Hollande marche sur le tapis rouge et serre la main de Nicolas Sarkozy, qui l’attend en haut du perron au son d’une musique militaire. Aucun sifflet en provenance des partisans de l’UMP massés devant le Palais et appelés en renfort par textos. Ils avaient pourtant hué presque toutes les personnalités socialistes qui s’étaient présentées.
Un orchestre et des cheveux gris
Les sixième et septième présidents de la République s’engouffrent dans le hall et grimpent vers le bureau pour un état des lieux de la République. Les invités se ruent vers les dorures de la salle des Fêtes. Un petit orchestre de chambre enveloppe les conversations feutrées. Les anciens Premiers ministres Pierre Mauroy, Lionel Jospin et Laurent Fabius refont le monde. De l’autre côté de l’allée qu’empruntera François Hollande, les membres du futur gouvernement,Martine Aubry, Pierre Moscovici, Manuel Valls, mais aussi les soutiens fidèles, les rares qui ne l’ont jamais lâché, comme Stéphane Le Foll et le chef de cabinet Faouzi Lamdaoui. Les représentants des corps constitués, les Prix Nobel invités par Hollande, tout le monde patiente. L’orchestre enchaîne. On tapote sur les portables, des personnes âgées s’assoient. «A partir de combien de temps peut-on considérer que le tête-à-tête s’éternise?» s’inquiète une dame. «Une heure», répond, catégorique, sa voisine.
Après 40 minutes de conversation, les écrans montrent Nicolas Sarkozy et Carla Bruni quittant l’Elysée. François Hollande fait son entrée. Il se positionne en face de Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, qui proclame les résultats. «Vous symbolisez maintenant la République et vous représentez la France», déclare Debré. Hollande ne cille pas. Sous le regard attentif de ses camarades, dont aucun ne l’imaginait avoir un destin national il y a quelques années, il vient de devenir le 24e président de la République française. On lui présente le «grand collier de grand maître de la légion d’honneur»… Il se dirige vers le pupitre pour son premier discours de président.
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